Vue d'ensemble

Le salon reçoit
Métavers et Fils tendus
22 novembre 21

Métavers, contraction de méta univers, un monde fictif pour décrire une version d'espace virtuel au premier quart du XXIème siècle. C'est un monde irréel, tout comme le dessin pour mon point de vue, dans un essaim imaginaire authentique et éthéré, et faire face à la solitude du monde concret et de l'indubitable physique constituée de particules élémentaires.
Ils sont régis parfois d'automatismes irréfléchis et conscients à la fois. Mes dessins deviennent, comme lui, impalpables, des paysages quantiques, morts et vivants en même temps...

Lorsque je dessine avec mon stylo pointe fine ou avec ma souris, je suis dans une sphère fictive dont le potentiel s'épouse avec le domaine du réalisable de ma conscience. J’esquisse alors une topographie individuelle, un squelette grinçant sur le papier ou l'écran, telle une épure de mon monitoring. Le dessin, à contrario, est là présent sans matériel ou artifice, devant vous sous cadre...ou pas ; fixé sur les cimaises de mes incertitudes.


Je dessine des paysages fantasmagoriques, des corpus accessibles et persistants devenant une réalité méta-augmentée, le dessin prend vit ici...toujours. Inexorablement.


Je vous présente ainsi une série de croquis et dessins réalisés en mode pause, afin d'immobiliser le temps, quand ce dernier s’essouffle, lorsque l'esprit s'évade dans les confins du subconscient. Souvent matérialisés entre des appels téléphoniques d'un travail alimentaire, ou après un rêve sporadique lorsque le réveil s'échappe ; des lignes se tracent. Seule la poésie s'épanouit et s'exalte face à la force de la ligne automatique et de l'estompe du trait. Le dessin devient métaphysique, une amphétamine dynamique.

J'ai parcouru des petits ronds, des triangles et des lignes, et avec le recul et ces années qui passent et qui défilent, j'entrevois ce pulsar dessiné par Peter Saville ou les silhouettes de Kandisky, les courbes d'André Masson et l'ivresse de Michaux. J'aimerai parfois vivre dans un monde de Moebius, sans casque virtuel, je vis alors une vie rêvée.

Le temps m'échappe et mes dessins, eux me résistent et me persistent. Depuis trente années d'imaginations pour ne pas dire de créations certaines présentes dans cette exposition. Celles avant mes études, puis lorsque je fus étudiant aux Beaux-Arts de Besançon et de Toulouse, jusqu'à présent. Afin de retenir des lignes qui me poursuivent, intemporelles, omniprésentes, tendues telles des fils, emmêlés et démêlés. C'est une chronique, un récit à partager, juste quelques heures avec vous au 22 ce soir...


Et comment oublier la Lumière ? Sans Elle, même dans l'hermétisme ou la cécité, celle qui éclaircit et éblouit l'obscurité de mes obsessions, il fallait qu'elle soit présente comme souvent, omniprésente dans ma plasticité artistique. Qu'elle soit artificielle ou virtuelle elle est là afin d'illuminer les lignes imparfaites de ma solitude du dissident, dessinant...

« Il n’y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï.
Si ce n’est celle d’un tigre dans la jungle »
Le Bushido – Le livre du samouraï et dans le Samouraï de Jean-Pierre Melville.

David Brunner, Blajan, novembre 2021.

Cercles et Triangles (S1, S2, S3, S4) 380 dessins Feutre, stylo pointe fine 150 X 380 cm 2012-2014